Mammouth

Les mammouths sont des mammifères éteints de la famille des éléphantidés.



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Mammifère (nom vernaculaire) - Éléphantidé préhistorique - Mammifère du Pléistocène

Les mammouths sont des mammifères éteints de la famille des éléphantidés.

Le genre Mammuthus était un groupe beaucoup répandu, bien adapté au froid. Venant d'Afrique, les mammouths se sont dispersés vers l'Eurasie, puis vers l'Amérique du Nord au Pléistocène inférieur. Les dernières espèces se sont éteintes à partir du Tardiglaciaire et au début de la période actuelle qu'est l'Holocène (dernière attestation d'une espèce de mammouth vers 1700 ans av. J. -C. au nord de la Sibérie). [1]

Historique de leur découverte

Les ossements de mammouths sont connus depuis la fin du XVIIIe siècle et c'est Georges Cuvier qui reconnut qu'ils étaient les ancêtres des éléphants. Le premier exemplaire congelé est découvert en Sibérie en 1799.

Étymologie

Le mot «mammouth» fut fixé au cours du XVIIe siècle par Nicolas Witsen, voyageur hollandais. Quoique l'origine exacte de ce terme soit inconnue, il est envisageable qu'il provienne d'une légende des Iakoutes de Sibérie, selon laquelle les défenses de mammouth provenaient d'animaux vivants, sortes de rats géants. Ainsi «Ma» signifierait terre, et «mut» la taupe. Une autre thèse évoque le Béhémoth, animal monstrueux du livre de Job, comme origine.

Comme l'ensemble des éléphantidés, les mammouths étaient de grands mammifères présentant une tête volumineuse avec une trompe et un corps massif, aux membres en piliers pourvus de 5 doigts. Au cours de leur évolution, la taille des oreilles et de la queue a fortement diminué, un admirable clapet anal est apparu et trois couches ont permis de le protéger contre le froid : une couche de graisse de 8 cm, une peau de 2 cm d'épaisseur et trois types de poils, dont les derniers, ceux qui encaissaient les chocs thermiques, pouvaient atteindre un mètre de longueur.

Les plus anciennes espèces qu'on peut attribuer au genre mammouth sont originaires d'Afrique :

Classification et évolution

À partir de cette origine africaine se développent en Eurasie puis en Amérique plusieurs espèces qui pour partie ont pu être contemporaines :

Molaire de mammouth

Les dates d'extinction des mammouths peuvent être estimées à :

Les mammouths ont probablement disparu suite à un réchauffement rapide (en à peu près 1000 ans), ce qui a contribué à faire disparaître la steppe à mammouth, faite d'herbe et d'arbustes, au profit des forêts de conifères au sud et des régions couvertes de neige au nord. Les molaires du mammouth sont idéalement adaptées au broutage de l'herbe mais probablement pas à celui des feuillages d'arbres.

Jusque là, le mammouth s'était adapté à plusieurs glaciations et réchauffements successifs par modifications de sa pilosité mais aussi de la taille et de la forme de ses défenses. La responsabilité de l'homme dans sa disparition est quelquefois avancée, mais n'est pas clairement démontrée.

Restes préservés

Squelette de mammouth du Musée de Saint-Pétersbourg
Squelette du Musée national d'Histoire naturelle de Neuchâtel
L'unique exemplaire du mammouth momifié exposé dans un musée russe

Des restes de mammouths congelés ont été découverts dans les parties septentrionales de la Sibérie. Cependant, la croyance populaire selon laquelle les mammouths ont été gelés instantanément et sont ainsi idéalement préservés est un mythe propagé par des pseudo-scientifiques comme Immanuel Velikovsky. La bonne conservation est particulièrement rare, et implique que l'animal ait été enterré rapidement dans des liquides ou semi-liquides tels que du limon, de la boue ou de l'eau qui auraient ensuite gelé.

Plusieurs possibilités sont envisageables. Des mammouths ont pu être piégés dans des marais ou des sables mouvants, et mourir de faim ou de froid, ou encore se noyer. Ils ont pu passer à travers la glace dans des étangs ou des nids de poule. On sait que énormément sont morts dans des rivières, certainement en ayant été emportés par leurs flots. Dans la rivière Berelekh en Iakoutie, au nord-est de la Sibérie, plus de 9000 ossements d'au moins 156 différents individus ont été retrouvés, apparemment rassemblés par le courant.

À ce jour, trente-neuf corps préservés ont été trouvés, quoique uniquement quatre soient complets. Dans la majorité des cas, la chair montre des signes de putréfaction avant son gel et sa dessiccation. Les histoires de mammouths congelés dont la chair était toujours mangeable après décongélation abondent, mais les sources sérieuses [3] indiquent en fait que les cadavres étaient fort décomposés, et que l'odeur était si repoussante que seuls les chiens accompagnant les auteurs de la découverte avaient montré de l'intérêt pour la viande.

D'autre part, de grandes quantités d'ivoire de mammouths ont été découvertes en Sibérie. Les défenses de mammouth ont fait l'objet de commerce depuis au moins 2000 ans, et s'échangent à prix d'or. Güyük, le Khan des Mongols au XIIIe siècle, est connu surtout pour avoir possédé un trône fabriqué en ivoire de mammouth.

En s'appuyant sur un cas reporté de croisement entre un éléphant d'Afrique et un éléphant d'Asie, certains ont développé la théorie que si les mammouths étaient toujours vivants actuellement, ils pourraient se croiser avec des éléphants d'Asie.

Cela a conduit à l'idée qu'un animal proche d'un mammouth pourrait être recréé à partir de matériel génétique de mammouth congelé utilisé en combinaison avec celui d'un éléphant indien. [4] L'idée est plausible, mais la difficulté demeure de trouver de l'ADN qui, après des milliers d'années, serait en assez bon état pour permettre un tel clonage.

D'autre part, en décembre 2005, une équipe de chercheurs allemands, britanniques et américains a réussi à obtenir de l'ADN mitochondrial de mammouth, ce qui a permis de mettre en évidence la relation étroite entre le mammouth et l'éléphant d'Asie. Il semble que les éléphants d'Afrique appartiennent à une branche différente du mammouth, dont la lignée se serait scindée il y a à peu près 6 millions d'années, à l'époque où d'autre part on assistait à la séparation entre gorilles, chimpanzés et êtres humains.

Un bébé mammouth de sexe femelle, baptisé Lyuba, a été découvert congelé en mai 2007 dans la Péninsule Yamal en Sibérie par des bergers nénètses de rennes qui eurent la bonne idée de prévenir immédiatement les autorités locales. Le spécimen a pu être transporté dans les meilleures conditions, en caisson réfrigéré, de Sibérie jusqu'à la faculté de médecine de l'université Jikei à Tokyo où il a été scanné. Sa conservation s'est avérée remarquable. Des échantillons de tissus ont été envoyés aux Pays-Bas pour une datation au Carbone 14 qui révéla que le jeune animal était mort il y a 40 000 ans. L'analyse de son ADN bien préservé a révélé qu'il appartenait à une lignée de mammouths différente de celle de Mammuthus primigenus qui, quelques temps plus tôt, avait été remplacée par une autre lignée de mammouths qui, provenant d'Amérique du Nord, migra en Sibérie. Les scientifiques formulent l'espoir de pouvoir un jour, avec son ADN, cloner cet individu. Selon Bernard Buigues, des chercheurs danois de l'université Niels Bohr ont mis au point une technique pour extraire et augmenter cet ADN[5]. L'examen des prémolaires et des défenses a révélé que l'animal était né au printemps et n'était âgé que d'un mois quand il mourut noyé dans une rivière boueuse : on a observé un mélange dense d'argile et de sable dans sa bouche et dans sa gorge. Quant au contenu intestinal, il montra que le bébé mammouth, à l'instar des particulièrement jeunes éléphants actuels, avait ingéré les fèces d'un mammouth adulte, probablement de sa mère, pour s'inoculer la flore bactérienne indispensable à la digestion des plantes[6].

Anatomie et caractéristiques

Les mammouths sont généralement caractérisés par des défenses proéminentes (la plus grande défense jamais retrouvée mesure près de 5 mètres), et un dispositif laineux épais (poils six fois plus épais qu'un cheveu humain), signe d'une adaptation au froid. Ainsi, les mammouths utilisaient leur longues défenses pour fouiller dans la neige les herbes à brouter. La tête, allongée et en forme de dôme, abritait des sinus particulièrement développés, donnant la possibilité ainsi le traitement d'une grande quantité d'air froid.

Les mammouths et l'Homme

Mammouth gravé de la Grotte des Combarelles (Dordogne, France)

Il existe de nombreux indices de cœxistence entre les deux espèces :

Mammouths et cryptozoologie

Le bruit a quelquefois couru que le mammouth ne serait pas vraiment éteint et que de petits troupeaux isolés survivraient dans la toundra de l'hémisphère nord, vaste et peu peuplée. Vers la fin du dix-neuvième siècle, selon Bengt Sjögren, des rumeurs persistaient sur la survie de mammouths au fin fond de l'Alaska [7]. En octobre 1899, un certain Henry Tukeman aurait raconté en détail comment il avait tué un mammouth en Alaska et avait ensuite donné l'exemplaire à la Smithsonian Institution de Washington, D. C. Mais le musée a nié l'affaire, qui s'est révélée être un canular. Sjögren croit que le mythe a commencé lorsque le biologiste américain C. H. Townsend, lors d'un voyage en Alaska, a vu des Esquimaux échanger des défenses gigantesques, qu'il leur a demandé si des mammouths vivaient toujours en Alaska et qu'il leur a montré un dessin de l'animal.

Au XIXe siècle, plusieurs rapports sur «de grandes bêtes velues» ont été transmis aux autorités russes par un membre d'une tribu sibérienne, mais aucune preuve scientifique n'a jamais été apportée. En 1946, un chargé d'affaires français œuvrant à Vladivostok, M. Gallon, a assuré qu'en 1920 il avait rencontré un trappeur russe qui prétendait avoir vu des «éléphants» géants et velus, vivant au cœur de la taïga. Gallon ajoutait que ce trappeur n'avait même pas entendu parler jusque là des mammouths et qu'il parlait des mammouths comme d'animaux vivant dans la forêt, à une époque où on les imaginait vivant dans la toundra et dans la neige [7].

Séquençage de l'ADN et clonage du mammouth

Le décodage de 70 % du génome du mammouth, en 2008, a fait naître l'espoir que l'espèce puisse un jour être ramenée à la vie. D'énormes obstacles subsistent, mais les nouvelles technologies et la proximité génétique entre le mammouth et les éléphants actuels suggèrent des moyens par lesquels cette expérience pourrait être un jour réalisée.

Des chercheurs de la Penn State University ont séquencé à peu près 85 % du génome du mammouth laineux à partir de l'ADN d'échantillons de poils provenant de plusieurs spécimens, envisageant la possibilité de ramener cette espèce à la vie en insérant des séquences d'ADN de mammouth dans le génome de l'éléphant actuel. Même si les échantillons ont été traités pour éliminer les éventuelles contaminations bactériennes ou fongiques, certaines séquences pourraient provenir d'organismes extérieurs ; elles doivent toujours être comparées à l'ADN des éléphants actuels, cette étude est aujourd'hui réalisée au Broad Institute. [8], [9], [10]

Les informations issues du séquençage ne peuvent pas être utilisées directement pour synthétiser de l'ADN de mammouth, mais Stephan Schuster, le responsable du projet, souligne que les gènes du mammouth ne changent de ceux de l'éléphant d'Afrique que par 400 000 sites ; il serait selon lui envisageable de modifier une cellule d'éléphant au niveau de ces sites pour la faire ressembler à une cellule portant un génome de mammouth et de l'implanter dans une femelle éléphant. [11]

Selon Jacques Testard, «pour voir gambader dans nos champs des petits mammouths», il reste à accomplir «une chaîne de performances assez improbable car pour faire revivre (ou uniquement vivre) un animal il faut mettre en jeu bien plus que son ADN». [12]

Enchères

La société de vente aux enchères Christie's a adjugé un spécimen du pléistocène 260 000, 00 € le 16 avril 2007 [13], [14].

Notes et références

  1. S. L. Vartanyan, Kh. A. Arslanov, T. V. Tertychnaya et S. B. Chernov, «Radiocarbon Dating Evidence for Mammoths on Wrangel Island, Arctic Ocean, until 2000 BC», Radiocarbon, Volume 37, Number 1, 1995, pp. 1-6.
  2. S. L. Vartanyan, Kh. A. Arslanov, T. V. Tertychnaya et S. B. Chernov, «Radiocarbon Dating Evidence for Mammoths on Wrangel Island, Arctic Ocean, until 2000 BC», Radiocarbon, Volume 37, Number 1, 1995, pp. 1-6.
  3. William R. Farrand, «Frozen mammoths and modern geology», dans Science, ), p. 729-735.
  4. Agence Science-Presse, "Mammouth : le retour du clonage", 2 septembre 2002.
  5. Sciences & Avenir, Août 2007, page 22
  6. National Geographic Magazine, May 2009
  7. Sjögren, Bengt. Farliga djur och djur som inte finns, Prisma, 1962.
  8. Scientists sequence woolly-mammoth genome
  9. Mammoth genome sequence may explain extinction
  10. Gilbert, Thomas P. et al. , 2007, «Whole-Genome Shotgun Sequencing of Mitochondria from Ancient Hair Shafts», Science, vol. 317, pp. 1927–1930
  11. Regenerating a Mammoth for 10 Million
  12. «Le mammouth pas encore cloné», Libération, 03/03/2009.
  13. Actualité >
  14. De source sûre : Mammouth : Christie's écrase les prix

Orientation bibliographique

Liens externes

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"Anima - Peluche mammouth"

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